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Prenons le temps d'aller au Brésil...
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6 octobre 2014

Le Slow Food

P1140389__2_Le Slow Food est né dans les années 80. Lorsque Carlo Petrini de retour dans sa région natale décide de s’arrêter dans un restaurant qui lui était familier. Il commande des antipastis qu’il sait délicieuse ici et qui vont lui rappeler son enfance. Hélas, ceux-ci ont perdu leur saveur. Il apprendra plus tard que les poivrons utilisés pour cette recette viennent de Hollande. Ceux-ci sont moins chers que les poivrons auparavant cultivés dans la région qui eux ne sont donc quasiment plus produits. A leur place se trouve des plantations industrielles de tulipe à destination de … la Hollande. Suite à cet incident, lui et 3 autres amis décident de créer le Slow Food, dont le leitmotiv sera « bon, propre et juste ».

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Murielle, notre hôte de Pirénopolis, fût une des pionnières du Slow Food au Brésil qu’elle représenta d’ailleurs lors de la réunion biennal du mouvement, le Terra Madre, en 1996. En arrivant au Brésil elle ouvrit un restaurant, son menu du jour elle le confectionnait en se promenant le matin dans le jardin de son fournisseur.

Bon

Ce mouvement met le plaisir au même niveau que l’environnement et l’économie locale. C’est surement pour ça que Murielle y était impliquée. Son rêve était de réunir musique, vidéo, danse, chant, poésie, design autour d’un repas gastronomique afin que tous les sens soient en extases. Que le plaisir viennent de tous les sens. Le slow food prône le plaisir culinaire uniquement. Il a été créé afin de sauvegarder des traditions, des savoirs, des légumes ou des fromages. Mais le « bon » n’est pas le même pour tous. Certains considèrent que seul ce qui est cher est bon, d’autres vont détester un aliment à cause de sa texture ou bien parce qu’ils ne savent pas le cuisiner. Un escargot cru n’est surement pas bon, par contre s’il est cuisiné avec une persillade, il peut le devenir. Autrefois, les riches mangeaient de bonnes choses cultivées, élevées ou préparées par des pauvres. Aujourd’hui, on pense que rien n’a changé et que seuls les riches peuvent bien mangés. Or, il s’agît plutôt d’une question de priorité. Le budget alimentaire d’une famille occidentale a été divisé par 2 depuis l’avènement de l’agro-industrie. Celle-ci produit énormément à prix réduits de l’alimentation de très mauvaise qualité. Du coup, les familles ont plus d’argent à dépenser ailleurs, en abonnement divers et variés, en loisir, etc… Celles-ci ont donc l’impression d’acquérir plus de confort et il est donc très difficile pour elle de rogner sur le confort pour une meilleure alimentation. D’autre part, afin de produire beaucoup et à faible coût l’agro-industrie sélectionne les espèces les plus productives et fait donc disparaître d’autres espèces plus savoureuses mais qui ne produisent pas assez.

Le slow food veut remettre l’alimentation au centre des préoccupations et pour cela faire comprendre que manger « bon », c’est possible pour tout le monde

Propre

Manger « propre » nécessite de se poser la question « comment et où a été produit l’aliment que j’achète?». Pour produire en masse, l’agro-industrie a recours aux produits phytosanitaires, à la monoculture et à l’élevage intensif entre autre ce qui polluent l’eau, détruisent la biodiversité, appauvrissent les sols et provoquent des maladies. Les fruits, les légumes et la viande issu de ce système ne sont pas propres. De même, la mondialisation remplit les rayons des supermarchés de produits exotiques qu’il faut transporter sur des milliers de kilomètres par les airs et sur terre. La pollution engendrée par ces transports peut rendre ces aliments « non propres », même s’ils ont été cultivés dans le respect de l’environnement. Un légume cultivé avec engrais et insecticides dans votre voisinage peut être plus propre que le même légume bio cultivé à des milliers de kms de chez vous … et inversement… La difficulté à déterminer la « propreté » d’un aliment réside essentiellement dans le manque d’information. Personne n’est là dans le rayon du supermarché pour nous pour répondre à nos questions. Par contre si vous étiez allé au restaurant de Murielle, elle aurait pu vous raconter la vie de la carotte que vous seriez en train de croquer.

Juste

Murielle choisit en connaissance de cause son maraicher, elle lui permet même de vivre de sa production. Selon les préceptes du Slow Food, le producteur de l’aliment doit donc aussi être rémunéré au juste prix pour son travail. Lorsqu’on achète directement au producteur, on ne rétribue pas tous les intermédiaires présents entre lui et la distribution, on paye le prix « juste » pour nous et pour que le producteur puisse continuer son activité. La grande distribution demande aux agriculteurs par exemple de fournir leur marchandise à des prix dérisoires qui ne garantissent pas la survie de la production de celui-ci. Elle favorise les grosses exploitations qui peuvent se permettre de vendre à bas prix. On observe ces dernières années la disparition des petites exploitations au profit des grandes. Celles-ci sont très mécanisées et ne génèrent que très peu d’emplois contrairement aux exploitations « familiales ».

Pendant 2 semaines, Murielle nous a fait des plats succulents avec ce qu’elle cultive ou ce qu’elle achète à ses voisins, nous a fait découvrir de nouvelles saveurs et ingrédients comme la barru qui est une noix native du Cerado, mais qui disparaît car les gens ne savent plus la préparée. S’occuper de son jardin et de son poulailler avait du sens, nous l’avons fait avec grand plaisir. Le Slow Food c’est tout ça à la fois.

P1140147   P1140150

 

 

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Commentaires
C
J aime trop vous lire , j'apprends enormement de choses , super blog constructif!!!Vous etes encore en woofing du coup??? Bisous a vous !
V
C'est parfait vous êtes prêt pour faire le jardin de papa...
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