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Prenons le temps d'aller au Brésil...

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6 janvier 2015

Fin du voyage...

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Notre voyage aura duré 4 mois, nous sommes rentrés en France le 6 décembre...

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30 décembre 2014

Décryptage de la déforestation par Greenpeace

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C’est ici à Manaus, la capitale de l’Amazonie, que notre merveilleux voyage se termine. Mais nous ne partirons pas sans en savoir plus sur la catastrophe écologique et humaine qui se trame au cœur de ce joyau de l’humanité, la déforestation.
Voilà les 2 facettes du pays regroupées en un même point. L’une superbe avec sa végétation luxuriante et ses innombrables espèces animales plus singulières les unes que les autres, l’autre, affreuse avec le taux de déforestation illégale le plus élevé au monde.
Nous décidons d’aller rencontrer les mieux placés pour nous en parler, GREENPEACE Amazonie. Le rendez-vous est pris la veille de notre départ, c’est Rosana, l’une des journalistes, de l’agence qui m’accueille et qui répondra à mes nombreuses questions.
Nous commençons par énumérer les combats menés par GREENPEACE :
    •    Lutte avec des indigènes contre un projet de plusieurs barrages sur le Rio Tapajos (principal affluent de l’Amazonie)
    •    Lutte pour les droits des indigènes
    •    Lutte contre la déforestation (bois, viande, soja)
    •    Porter le projet de loi « zéro déforestation » dans la constitution.
Tous ces sujets étant liés par un dénominateur commun, lutte contre la déforestation.
Ces barrages sensés, soi-disant apporter l’énergie aux indigènes, vont en fait être construits pour fournir de l’énergie aux entreprises de l’agro-industrie qui s’implantent de plus en plus profondément dans la jungle et ainsi favoriser leur percée.
De même pour le droit des indigènes, plus ils ont de droits et moins il y aura de déforestation illégale.

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Il faut d’abord savoir que la forêt amazonienne n’appartient à personne, pas même aux indigènes qui y vivent depuis toujours. Seule une infime partie de cette forêt est protégée.
Voyons maintenant quel est le mécanisme qui entraine tant de déforestation.
La déforestation commence d’abord par l’exploitation du bois. Une scierie va charger des indigènes d’aller lui couper certaines essences d’arbres, celles dont la valeur marchande est la plus élevée, moyennant une petite somme pour l’entreprise, mais suffisamment importante pour plaire à l’indigène. Ce bois illégal deviendra, grâce à la corruption, légal et pourra même obtenir des labels écologiques comme le FSC. Il pourra  ensuite être revendu sur le marché mondial pour une somme d’une dizaine de fois supérieure à celle offerte à l’indigène (voir la campagne Greenpeace sur le bois illégal arrivant dans nos ports ici, et ).
On appelle maintenant cette surface de forêt amputée de quelques arbres, « une forêt dégradée ». En octobre 2014, la surface de forêt dégradée était de 1 000% supérieure à celle d’Octobre 2013.

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La loi brésilienne stipule que si on arrive à prouver qu’on occupe une terre depuis toujours, celle-ci nous appartient et on obtient des papiers de propriété.
De grandes entreprises s’accaparent donc ces surfaces de forêts dégradées et installent des éleveurs dessus. On déforeste donc un peu plus, pour faire de la place au troupeau. Après quelques années, la terre ne donne plus suffisamment d’herbage pour les bovins, qu’on déménage sur une autre surface de forêt dégradée.
C’est au tour du soja de s’installer. Cette fois, la déforestation est plus importante, il ne doit plus rester un arbre sur le champ et on repousse la frontière champ-forêt.

La monoculture de soja s’est implantée au Brésil depuis 2000, puis petit à petit en Amazonie. Après l’épidémie de vache folle (fin des années 90), l’alimentation animale est devenue très dépendante au soja, qui a un coût de production très faible.
La monoculture comme partout dans le monde détruit la biodiversité non seulement à cause de la déforestation mais aussi parce que les agriculteurs sont obligés de mettre beaucoup de fertilisants et de pesticides, elle entraîne également une forte érosion des terres. Celles-ci deviennent très vite infertiles, on les abandonne pour en trouver d’autres.
La plupart des produits phytosanitaires utilisés sont interdits en Europe ou aux Etats-Unis, ils sont très toxiques pour l’environnement et la santé.
Le soja round-up, largement utilisé au Brésil, résiste donc au round-up, les agriculteurs en déversent donc des quantités astronomiques afin de détruire tout ce qui n’est pas soja, mais le round up détruit également une bactérie qui donne du nitrogène au soja, ce soja dépend donc d’apports de fertilisant au nitrogène chimique.

L’impact de cette monoculture n’est pas qu’écologique. Entre 2003 et 2004, le Brésil a recensé 8 700 esclaves, dont 127 enfants dans les fermes de soja. Personne n’a été emprisonné pour ça.
Ces fermes volent la terre d’indigènes qui vivent ici depuis des millénaires. 220 000 personnes répartis en 180 tribus habitent cette forêt. Des millions d’hectares de terres publics ont été volées, souvent dans la violence, puis vendues.
En 2004, 11 millions d’hectare de forêt sont en vente dans 4 états.
« ils ont simplement dit que ces terres étaient les leurs et qu’on devait partir. Ils sont venus et ont brulé les maisons… C’était horrible… Ils ont brulé 20 maisons…Un de nos amis a été attaqué, un fusil pointé sur sa poitrine. D’autres ont été forcés de regarder leurs biens brulés. Nous vivons dans une époque de terreur. C’est horrible. »

Mais qui sont les responsables de cette catastrophe ? A part notre mode de consommation je veux dire.
3 multinationales américaines sont responsables de 60 % du financement de la production de soja pour l’alimentation animale : ADM, Bunge et Cargill.
Ces entreprises fournissent graines, fertilisant, produits phytosanitaires et matériels aux agriculteurs souhaitant s’implanter en Amazonie en échange des récoltes. Elles agissent comme un aimant auprès des agriculteurs.
Mais ils sont bien aidés. Le lobby de l’agro business est extrêmement présent au parlement brésilien. Ils ont même leur parti et ne cache pas leur volonté de d’augmenter leur production de soja. Prenons un exemple, je vous présente  Blairo Maggi, le « roi du soja », il n’est pas seulement le gouverneur du Mato grosso, il est aussi à la tête du groupe André Maggi plus gros producteur individuel de soja dans le monde.
Depuis son élection en 2002, le taux de déforestation annuel a augmenté de 30%. Il réussit à cumuler des fonds venant des gouvernements de son état et du Brésil, d’entreprises privés, mais aussi de la banque mondiale (30 millions en 2003, soi-disant pour développer le pays et réduire la pauvreté) pour financer les infrastructures de transport, comme des ports, des voies navigables, des routes qui du coup invite la déforestation de plus en plus profondément dans la forêt.
90 % du soja amazonien est cultivé dans le Mato Grosso qui est un des états frontière avec l’Amazonie. Pour rappel, plus de la moitié de cet état est recouvert par l’Amazonie. 1 tiers de la surface de forêt dans y a déjà disparu.
Selon la loi, les propriétaires doivent garder 80% de forêt primaire sur leur terre en Amazonie. 2 tiers des fermes de Maggi ne respectent pas cette loi.
« Le roi du soja » a créé « le désert de soja ».

Afin d’acheminer tout ce soja jusqu’en Europe et en Chine (les 2 principaux clients du soja brésilien), il faut construire des infrastructures de transport. Ces routes construites à travers la jungle sont de véritable rampe de lancement à la déforestation. Non seulement, il faut déforester pour les construire, mais, les agriculteurs profitent des routes pour accéder au cœur de la forêt et s’y installer.  C’est une déforestation en « arrête de poisson », bien visible sur la carte. 85 % de toute la déforestation se fait à 50 km autour des routes. La plupart d’entre elles sont illégales.
Voici 2 exemples de construction d’infrastructure illégale :
* En 2004, Feliz Natal, ville du Mato Grosso, a construit « l’autoroute du soja », 120 km menant nulle part, illégalement. Depuis 2002, la production de soja a été multipliée par 20, autour de cette route. On trouve des annonces de terrain à vendre le long de cette route pour 25 $ l’hectare, on peut même payer en soja, le vendeur promet que la surface sera « propre ».
* Cargill a construit un port à Santarem qui n’est pas légal et depuis la région limitrophe a été quasiment complètement déforestée.

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Toute cette déforestation fait du Brésil le 4ème plus gros émetteur de gaz à effet de serre au monde. L’équivalent de la surface d’un terrain de foot de forêt  amazonienne disparaît toutes les 8 secondes au Brésil.

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Si notre entretien avec Greenpeace a énormément tourné autour du soja et de la déforestation en général et moins des droits des indiens ou des projets de barrages, c’est parce que toute cette déforestation c’est notre façon de consommer qui la provoque. Parce que le moins cher est tout ce qui nous intéresse, alors peu importe si la cote de porc que j’achète vient d’un cochon nourrit au soja OGM Amazonien, l’essentiel est qu’il soit moins cher que le cochon du voisin élevé en plein air. Et si ma belle terrasse en bois est moins chère avec du bois tropical, alors je ne vais pas acheter celle fabriqué avec du chêne français. Même si ce problème nous semble bien lointain, quasiment tout le soja transitant par Santarem est à destination de l’Europe, le bois tropical noble, ou pas, est coupé pour fabriquer nos meubles, nos terrasses,… Tout cela est hélas en plein dans l'actu avec ces fermes des 3 000 cochons ou des 25 000 poules, qui se nourriront évidemment au moins cher et ce grume issu de la déforestation illégale déposé par Greenpeace devant le ministère de l'environnement.

Comme disait Coluche « quand on pense qu’il suffirait que les gens ne les achètent pas pour que ça ne se vendent pas. ». Peut-être qu’après tout, le devoir du citoyen n’est pas de voter, mais de bien consommer.

20 décembre 2014

L'Amazonie

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La forêt amazonienne demeure rempli de fantasme dans nos têtes de voyageurs : on s’imagine vite traverser une jungle dense à la machette, scruter une faune sauvage ou rencontrer une tribu indienne…
Mais l’Amazonie, comme le reste du monde,  est malheureusement en proie à la consommation, et le Brésil n’y échappe pas. Sur notre route pour Manaus, nous nous sommes arrêtés quelques jours à Maguary au bord du Rio Tapajos. Les informations recueillies narraient la vie des communautés du bord de la rivière vivant de pêche et de l’exploitation du latex (extrait des arbres « hévéa » natifs de la forêt).  Une réserve a même été créée en 1974 pour protéger cette terre grande de 550 000 hectares et sa population de la déforestation massive. Depuis que le port de l’entreprise Cargill a été construit à Santarem, une grande partie de la région s’est converti à la culture de soja en lieu et place de la forêt. Depuis 1996, quelques villages se sont ouverts au tourisme, l’électricité est arrivée accompagnée de son lot de « progrès de la civilisation »… Le changement est alors frappant : Les habitants se précipitent maintenant pour accueillir les voyageurs dans leur salon, les novelas s’installent tous les jours dans les salons, les barques de pêcheurs sont utilisées pour des excursions sur le banc de sable au milieu de la rivière, les balades en forêt sont devenues payantes et le village dans lequel s’est ouvert deux bars, a du mal à contenir ses déchets … Même si la désillusion est brutale, nous ne pouvons pas leur en vouloir, le tourisme ici rapporte près de 10 fois plus à la communauté, l’entreprise de latex profite elle aussi des visiteurs avec la vente de sa spécialité : la sandale ! (que d’ailleurs personne ne porte dans le village…) On sent qu’une évolution aussi rapide a compromis l’identité même de la population qui se définit aujourd’hui comme « descendante d’indiens » et non « indienne », voilà toute la nuance… La forêt est, elle, toujours amazonienne et nous a offert le spectacle journalier de paresseux dormant accroché aux arbres à proximité des habitations.P1160932

WIN_20141130_150020 (2)La forêt autour de Manaus a elle, déjà connue cette révolution, le boom touristique de la coupe du monde a rajouté de nombreux lodges « all-inclusive » un peu partout, dont les tarifs étaient bien au-delà de notre bourse. L’histoire veut que l’opportunité d’y vivre quelques jours mais du côté « maitre de maison » s’est offerte à nous. Marilia, rencontrée grâce au site Coutchsurfing, possède un lodge familial au bord du lagon Acajatuba coincé entre le Rio Négro, et l’Amazone. Pour quelques jours, on profite donc de l’ambiance familiale qui règne dans cette maison sur pilotis. Maman est au fourneau, papa à l’installation de nouvelles salle de bain, et Marilia et son mari endosse le rôle de guide pour nous emmener à la pêche aux piranhas (infructueuse malheureusement) et à la visite des dauphins roses (que l’on aperçoit fréquemment jouer devant la maison).  Une sorte de séjour- woofing : on joue même le jeu d’accueillir avec eux un groupe de japonais. Cette famille tire parti de l’Amazonie (dont elle est native par ailleurs), et tente de faire partager à ceux qu’ils accueillent, leur amour et leur profond respect de cette forêt. L’activité touristique développée ambitionne aussi d’aider les communautés du lagon avec la vente d’artisanat bien sûr, mais aussi le soutien des structures  d’éducation et l’amélioration des conditions de vie des habitants.
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L'accueil des touristes en Amazonie sera t-il la solution pour sauver cette immense forêt?

 

 

 

   

 

16 décembre 2014

Belem - Manaus par le fleuve Amazone

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P1160668Pour parcourir les 1300 kilomètres qui séparent Belem à Manaus, nous avons préféré une nouvelle fois le bateau à l’avion. Une à deux embarcations fluviales par jour fait le lien entre la côte-est du Brésil et la capitale de l’Amazonie. Cette dernière est totalement coupée du reste du pays malgré les 2 millions d’habitants qui y vivent. Matières premières et vivres y sont acheminés principalement par bateau. De nombreuses personnes profitent donc du voyage entre les deux villes. Equipés d’un hamac, chacun s’installe anarchiquement sur le pont. 6 jours et 6 nuits vont ainsi être partagés entre les passagers. Quand on aime prendre le temps, leitmotiv de notre périple, il est agréable de contempler du fond de notre lit d’appoint les paysages de l’Amazonie qui défilent sous nos yeux. Parfois nous observons des dauphins, les roses et les gris, parfois nous croisons la route de grands remorqueurs de troncs d’arbres. La déforestation aurait-elle lieu au su et au vu de tout le monde ? La forêt ne parait pas aussi dense qu’on l’imagine, sur les rives, on aperçoit beaucoup d’élevages de buffles et quelques maisons sur pilotis… Certains locaux s’invitent à bord, s’accrochant avec leur barque pour nous vendre quelques encas (crevettes, pâtisseries ou beignets). La rumeur dit que l’Amazone est aussi peuplée de pirates qui peuvent prendre d’assaut ces embarcations pour y dépouiller les passagers, parait-il même que parfois la police doit escorter le convoi… mais rien de tel  le long de notre traversée !  L’ambiance est détendue, populaire et bruyante. On joue aux cartes sur la terrasse du bar du pont supérieur, ou de la musique bon marché se précipite à l’extérieur d’enceintes criardes au volume maximum. A l’opposé, la cuisine nous accueille au raz de l’eau, on s’installe sur une grande table en bois avec dans notre dos, le moteur : on n’y traine que pour avaler une soupe.  Etre bercés au rythme des flots de l’Amazone, sentir cette moiteur chaude typique de la région, tendre la main vers l’extérieur pour mesurer la force d’une pluie tropicale, c’est ce que aucune compagnie aérienne n’aurait pu nous offrir pour appréhender cette région légendaire qu’est l’Amazonie.

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12 décembre 2014

Atins et le désert de Lençois Maranhenses

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Pourvu qu’aucune route goudronnée n’arrive jamais jusqu’à Atins. Ce village se situe au bord du parc Lençois Maranhense : 144 mille hectares de désert que le vent modèle au fil du temps. Pour y accéder, il ne faut pas louper le « toyota » collectif qui chevauche le chemin d’heure trente qui s’y rend. Le lieu est déjà très prisé des kite-surfeurs qui profitent du bras de la rivière qui vient rencontrer l’océan. Il en faudrait peu pour que Atins prenne le profil d’agence touristique qu’à déjà sa voisine Bareinhinas.

Pedro et Maria nous accueille dans leur pousada (chambre d’hote). Ils ont 150 ans à tous les deux et sont natifs du village. Le terme « natif » revient souvent au Brésil, les brésiliens restés sur les terres de leurs parents le portent comme une fierté. On nous interroge d’ailleurs souvent si, en France, nous vivons nous aussi proche de notre famille. Les enfants de Pedro et Maria sont eux partis pour la ville, c’est peut-être pour ça que l’on se sent accueillit aussi chaleureusement comme si l’on était l’un de leur. Depuis plus de trois mois que nous sommes au Brésil, nous sommes maintenant un peu plus à l’aise avec le portugais, de quoi converser avec ce couple de parents éphémères et de rire aux nombreuses blagues de Pedro.

P1160393Pour découvrir le parc Maranhenses, nous avons opté pour la marche, laissant les excusions en 4x4 aux touristes pressés. Notre guide, indispensable pour se repérer dans ce désert de dunes, est lui aussi un « natif ». L’ouverture du parc sur le tourisme a été pour lui et sa famille, une bonne alternative au métier de pêcheur. Antonio, c’est son prénom, connait le parc et ses habitants par cœur. Pas de boussole, il reconnait les dunes, se fit au soleil et au sens du vent. Sa femme, elle cuisine dit-on les meilleurs langoustines au barbecue de la région au Recanto do Atins (où on peut les trouver tous les deux…). Pour atteindre le premièr oasis, il faut partir à 3h30 du matin aux dernières lueurs de la lune afin d’éviter de trop souffrir de la chaleur. Nos 35 premiers kilomètres de marche se finissent vers 12h au premier oasis où le thermomètre est déjà grimpé à 38°C. Dans ce lieu de végétation improbable vivent plusieurs familles qui accueillent tour à tour les marcheurs avec un traditionnel « riz/haricot/poulet » et un hamac pour la nuit. La vie de l’oasis semble bien organisée : des maisons de bois, un poulailler, un quad pour se rendre à la ville, un groupe électrogène et même une école pour les 12 enfants de la communauté.

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Nous sommes toujours en saison sèche, ce qui a tarie les nombreux lagons du parc. Il nous faudra marcher encore quelques kilomètres le deuxième jour pour se baigner dans un de ces bassins d’eau retenu entre d’immenses dunes. Nos pieds d’Européens ont du mal à trouver leur appuis sur ces monts de sables mais savourent de s’enfoncer lentement pour glisser dans les descentes… Les paysages sont hypnotisant entre tout ce sable claire, ces lagons, et les traversées de mangroves asséchées. 3 jours de marches en tout, quelques ampoules, de grosses chaleurs, du vent et du silence,  il faut au moins ça pour sentir ce que peut être un désert !

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8 décembre 2014

Prainha Canto Verde belle et rebelle!

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Des rues faîtes de sable, des cocotiers qui se balancent au rythme du vent sur des places de sable, les dunes qui avancent imperceptiblement engloutissant les maisons abandonnées. Prainha do Canto Verde nous ouvre ses portes.

Sous ses aspects de tranquillité et de sérénité que dégage le paysage de la communauté se cache un esprit rebelle. Du feu sous les dunes.

Cette communauté paisible d’un millier d’habitant a une histoire peu banale. Elle commence en 1989, un groupe de femme se réunit, poussé par la crainte de se faire envahir par l’empire du tourisme. Elles avaient eu vent qu’une grande entreprise cherchait à acquérir des terres sur la commune pour construire une garnison. Pour se défendre de ce projet d’implantation d’un grand complexe touristique, elles vont demander l’aide de l’église. Le diocèse décide de leur fournir un avocat et de payer les frais de justice. Ils perdent leur premier procès, mais gagnent les 2 appels qui ont suivi. Ils ont de grandes chances de faire tomber César, malgré les procédures encore en cours et les différentes formes de pression exercées par l’empire. Nous sommes ravis de rencontrer des gens qui refusent les ponts d’or que leur propose l’entreprise en échange de leur terrain et préfèrent garder leur vie simple de pécheur. Il faut dire qu’ils ont été échaudés par les mésaventures de certains habitants de communautés voisines, qui, acceptant l’argent, se sont retrouvés sans maison et sans travail et sont venus gonflés les favelas de Fortaleza.

Dans la lancée du procès, les habitants créent une association en 1990 ce qui leur permet d’obtenir des aides de l’état pour construire une route, faire venir l’électricité et aider matériellement les pécheurs. En 2000, le village reçoit une aide financière pour que les maisons en bois se transforment en maison en brique. Enfin en 2009, est créée la réserve de Prainha, ReservaExtrativista Prainha do Canto Verde. Celle-ci permet au village de protéger leur culture et leur mode de vie avec comme mesure phare, l’interdiction pour les non-natifs d’acheter un terrain ici. L’empereur de l’entreprise de tourisme, qui, pour embéter la communauté, a fait construire une énorme villa sur la plage, va devoir détruire sa luxueuse résidence.

Cette bataille contre l’entreprise a entrainé beaucoup de réunions et d’échanges, elle a permis d’ouvrir les consciences, de prendre confiance. C’est ce qui a réuni les pécheurs pour se défendre. Il faut noter que 95% des habitants vivent de la pèche. Par “vivre” on entend “se nourrir”. La pèche est donc primordiale pour la durabilité de la communauté.

P1160160A la fin des années 80, les langoustes péchées se font de plus en plus rares mais surtout leurs tailles sont de plus en plus petites. Ceux qui sont, par contre, de plus en plus nombreux, ce sont les pécheurs venus du Nord, avec des techniques de pèches modernes et donc intensives, que les villageois appellent “pirates”. Ceux-ci détruisent les stocks de langoustes et mettent en péril la survie de la communauté. Les pécheurs se révoltent et partent dans un long périple jusqu’à Rio de Janeiro, en longeant la côte, un groupe par la mer, un autre par la terre, afin de sensibiliser les communautés de pécheurs rencontrées aux problèmes causés par ces “pirates”. La manifestation de 3 200 km réalisée en 72 jours a finalement réuni 3 000 personnes dans les rues de Rio. Ce tour de force a permis de faire évoluer la législation. La pèche à la langouste est désormais interdite 6 mois sur 12 pendant la période de reproduction. De plus, pour faire face au manque à gagner, l’état verse une indemnité financière aux pécheurs pendant ces 6 mois d’inactivité.

Encore une victoire pour ces pécheurs frondeurs. Cette loi, hélas, ne suffira pas pour stopper l’activité des pirates. Il faudra attendre 2009 et la création de la réserve qui en plus d’être terrestre est marine, pour voir les prises de langoustes pirates baisser drastiquement grâce à une surveillance et une pénalisation accrue des contrevenants.

Entre-temps, les pécheurs ont créé “forro di pescador”. Une entité qui permet de regrouper les bénéfices de tous les pécheurs dans une caisse et de les redistribuer équitablement à chacun. Cela permet d’éviter les fluctuations de revenus dû au caractère aléatoire de la pèche. Un bel exemple de solidarité.

Aujourd’hui, la commune est un exemple pour beaucoup de communautés environnantes. Ses représentants participent à de nombreux colloques et réunions à travers le pays pour partager leur expérience. La commune a également développé un tourisme familliale dont elle est fière. Arrivés par hasard dans ce village, nous avons été hébergé par Antonio et sa famille. Le meilleur endroit pour connaitre l’histoire de la communauté puisque Antonio est un des leader du mouvement. 3 jours uniques à dormir à la belle étoile dans les hamacs, partager une vie locale et déguster du poisson bien sur!

 

 

2 décembre 2014

La Chapada Diamantina

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La Chapada Diamantina tient son nom de l’exploitation de diamant qui eut cours ici à partir du milieu du XIX siècle et qui fit du Brésil le principal producteur de diamant au monde. Pour trouver le diamant, on détourne les cours d’eau, on brule les forêts qui bordent les rivières quitte à ce que le feu se propage et pour finir, on éclate les rochers à l’explosif. La forêt amazonienne descendait jusqu’ici avant l’arrivée des expatriés européens dans la région. C’était l’époque des « coronels », ils étaient à la tête d’une petite armée d’esclaves et se faisaient la guerre pour l’acquisition des territoires. Quand le diamant sud-africain meilleur marché a fait son apparition, les exploitions brésiliennes se sont arrêter progressivement. Quelques coronels, ne manquant pas d’idées, sont alors partis du côté d’Ilheus (plus à l’est dans l’état de Bahia) raser la Mata Atlantica mais cette fois pour le cacao… Ce serait d’ailleurs à cette époque que le nom de « mata » a été donné à la forêt, qui veut dire « tué » en portugais…

Aujourd’hui, quand on se promène autour et au cœur de La Chapada Diamantina on se demande tout le temps si ce qu’on voit est naturel ou est-ce un décor façonné par l’homme. La forêt a repris ses droits, mais ces gros rochers au milieu des cours d’eau, cette belle falaise, qu’est-ce qui les a fabriqué? Et même si le spectacle est magnifique combien d’espèces végétales et animales ont disparu? La petite ville d’Iguatu est le reflet parfait de ce qui a dû se passer dans le parc il y a quelques années. Seul le centre de la ville est resté peuplé alors qu’il y a un siècle il était habité  par des milliers de personnes. Aujourd’hui, la périphérie du village est une succession de ruine de maison en pierre. La ville s’est comme arrêté dans le temps le jour où les diamants ne rapportaient plus.

P1150797La Chapada Diamantina est une succession de paysages magnifiques alternant falaises, pics, vallées et plateaux, accompagné d’une végétation également très diversifiée passant de la forêt tropicale de la Mata Atlantica plus ou moins dense à la végétation du caatinga (végétation supportant la sécheresse comme par exemple les cactus et certains arbustes) et de l’inévitable Cerrado, nous sert de décor. La chapada est surtout réputée pour ses 300 cascades parfois vertigineuses comme celle de Fumaça la 2ème cascades la plus haute du monde… Nous visitons la valle do Pati à la fin de la saison sèche. Il est donc normal que certaines sources ne coulent plus. Mais qu’elle fût longue cette sécheresse, la fameuse Fumaça ne tombe plus. Séchée ! Aux dires des locaux, ils n’avaient jamais vu ça. La première cascade de notre chemin se dispersait en milliers de gouttelettes avant même de toucher le sol, d’habitude, il y coule quatre cascades. La sécheresse qui a sévit à Sao Paulo a beaucoup plus fait parlé, mais c’est une grande partie du Brésil qui l’a subi. Il serait facile de tout mettre sur le dos du réchauffement climatique. Sauf que depuis peu on parle d’un phénomène qu’on appelle les « rivières flottantes ». La forêt amazonienne rejetterait 20 milliard de tonnes d’eau par jour sous forme de vapeur, ce qui est plus que le fleuve amazone lui-même. Cette eau retombe normalement sous forme de pluie dans tout le sud et l’ouest du Brésil mais aussi en Bolivie, au Paraguay et en Argentine. Cette sécheresse serait-elle déjà une conséquence de la déforestation intensive ?

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La Chapada Diamantina est le paradis des randonneurs brésiliens. Nous avons choisi d’arpenter les chemins de la valle do Pati pendant 6 jours avec Yannick, un français vivant ici depuis 8 ans. Ce n’est pas un guide professionnel, avec lui on dort dans les grottes, on chine des bananes à tous les locaux croisés, on se baigne dans toutes les cascades, on marche vite. Yannick est un intégral comme la farine et le riz qu’il mange, il ne déroge pas de ses principes. Il aime les animaux, même les puces ! Il se lave à l’argile pour ne pas souiller les rivières avec du savon. Nos gâteaux « nestlé », il n’en mangera pas. Par contre, il nous fera dégusté le Jaca. Un fruit énorme et succulent qui pend par dizaines dans leur arbre, on a même cuisiné les noyaux. Un jaca peut nourrir trois personnes à lui tout seul. Yannick n’est pas le seul « alternatif » de la Chapada Diamantina, au contraire… Toute une communauté s’est installée à proximité. Les hippies ont du goùt, ils se posent généralement dans des endroits magnifiques où la nature est reine. On en rencontre beaucoup dans la valle do Capao à la frontière du parc. L’agro business est aussi attiré par ce territoire, mais ce n’est pas le paysage qui l’attire, c’est juste un territoire de plus qui pour l’instant ne lui rapporte rien. Autour du parc, il règne en maître, attendant son heure, tapi dans la plaine, il est prêt à bondir. Au Brésil, rien n’est figé, le lobby de l’agro-industrie a beaucoup de pouvoir, les arbres très peu, le bruit court qu’il tenterait d’acheter des terres à l’intérieur du parc… L'histoire se répetera-t-elle?

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27 novembre 2014

Woofing 4ème et dernière partie: Au Recoin de Nature Divine

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Si Cirène, notre quatrième et dernière hôte de wwoofing pouvait vivre d’amour et d’eau fraiche, elle plongerait dans cette vie de bohème… Sa ferme s’appelle « Recanto Naturaleza Divina » soit le Recoin de Nature Divine. 12 hectares au bord de la Chapada Diamantina entre Mucugé et Igatu.

P1150458Le terrain possède deux types d’habitation. La première, dans laquelle nous sommes logés est une maison troglodyte, un « toca » comme ils disent ici. Impressionnant de dormir sous un énorme bloc de pierre ! L’autre maison a été construite avec les matériaux locaux : une structure de bois squelette l’unique pièce, on y a aggloméré un mélange d’argile, sable et paille pour composer les murs puis on les a recouvert de chaux. Le bois de la charpente est lui aussi issu du « Recanto », seules les tuiles qui constituent le toit ont été achetées. L’électricité ne vient pas jusqu’au terrain de Cirène, on vit donc au rythme du soleil. Levés entre 6h et 7h, on prend un petit déjeuner copieux avant d’aller travailler, on mange un fruit ou un casse-croute à 12h et on cuisine au feu de bois un bon repas végétarien vers 17h avant que la lumière ne disparaisse. Pas d’électricité = Pas de douche chaude non plus, d’ailleurs il n’y a pas de salle de bain, juste une douche extérieur dont il faut profiter au dernier rayon de soleil. Nous sommes priés de faire pipi dans la nature, les toilettes sèches étant exclusivement réservées pour la grosse commission… Quelques bougies éclairent nos soirées lectures avant de se souhaiter « des rêves de lumière ». Dans ce recoin de nature divine, on ne fume pas et ne boit ni alcool ni café, quelques jours pour changer ses habitudes un peu coupés du monde : une parenthèse salvatrice.

 La terre du « Recanto » est très sèche, il n’y pleut que quelques semaines par an, il faut donc quadriller la surface avec les arroseurs automatiques le plus pragmatiquement possible. L’eau disponible est puisée de la source en haut du terrain qui, elle, heureusement ne tarie jamais. Depuis 7 ans qu’elle y vit, Cirène a entreprit une reforestation intensive de sa parcelle en espérant pouvoir un jour se nourrir au fil de ses récoltes. Nous nous sommes pour l’instant régaler de différents fruits savoureux : la banane bien sûr, la mangue qui peut pousser par milliers sur un seul arbre, l’ananas dont on a découvert la plante, mais aussi la goyave, le maracuja (énorme fruit de la passion), les pitangas (petits fruit fruits acides dont la chair en forme de citrouille s’entoure autour d’un gros noyaux). Pour l’instant, notre 1ier prix gastronomique revient au jabuticaba, sorte de raisin noir qui pousse à même le tronc de son arbre par centaine, sa chair à l’intérieur est blanche et extrêmement sucré, parfait pour les confitures !

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Au « Recanto », chaque arbre doit être planté avec amour. Cirène a pour habitude de parler à ses plantes et est persuadée que cela les aide à pousser. Il faut également remercier la Terre nourricière, « Patcha Mama », avant chaque repas pour les aliments qu’elle a produit pour nous nourrir. Vivre pour quelques jours au « Recanto » est un passage singulier dans notre voyage, revenir à un quotidien simple centré sur la nature est très ressourçant. Cirène a le projet d’ouvrir sa maison à des séjours thérapeutiques, l’expérience semble avoir en tout cas fonctionnée pour nous !

 

12 novembre 2014

Ouro Preto et Diamantina

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Ouro Preto et Diamantina sont deux villes de valeur historique pour le Brésil. Toutes deux ont été construites à l’époque de l’exploitation de l’or et du diamant d’où elles tirent leurs noms. Deux villes qui contrastent avec les nouvelles constructions qui naissent partout dans le pays. Le Brésil ne cesse de grossir et créer des cités à tour de bras : un nouveau terrain à déforester et à exploiter, et en à peine 40 ans migrent 300 000 personnes dans une nouvelle agglomération. Londrina, Cascavel ou Brasilia sont sorties de terre en un rien de temps. La carte postale est étrange : des lignes de magasins attendent leur consommateur, des entrepreneurs construisent des immeubles de logements à tout va et les rues se rajoutent quadrillant la ville à l’américaine. Ouro Preto et Diamantina offrent une urbanisation plus anarchique épousant les coteaux des vallées dans lesquelles elles ont été implantées. Le tout ne manque pas de charme : des routes pavées, des maison de types coloniales et des églises aux couleurs flamboyantes ! L’envers du décor réside dans le passé de ces pierres… toutes ont été posées par les esclaves. La colonisation du Brésil s’est faite avec l’aide de millions d’Africains, qu’on a soumis, emmenés à l’autre bout du monde et forcés au travail. Peu de trace reste de ce pan de l’histoire, quelques musées exhibent les chaines des ouvriers ou les portes-personnes (le maitre était porté dans un « carrosse pédestre » pour se déplacer en ville) et d’autres sont dédiés aux esclaves résistants sortis du lot pour leur talent d’écrivain ou d’artiste. Les Brésiliens n’aiment pas regarder en arrière, les pièces où étaient enfermés les esclaves sont maintenant des salons et les anciennes mines d’exploitation quasiment toutes englouties. Lors de l’abolition de l’esclavage (en 1888), la population s’est très vite mixée, mais dans certains états, on sent encore la présence de la culture africaine, héritage de ce peuple venu d’ailleurs.

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4 novembre 2014

Se déplacer au Brésil

Le Brésil est environ 15 fois plus grand que la France… Le premier conseil qu’on donne aux touristes pour visiter le pays est d’acheter un Pass-avion avec 4 destinations au choix.

P1150282Prendre l’avion pour des vols intérieurs étant banni de nos choix d’écolos, on a plutôt opté pour les voyages en bus. Le réseau routier est inégal dans le pays : les autoroutes desservent plutôt la partie sud, une grande route traverse le pays le long de la côte et d’autres relient bien sur les capitales de chaque état (impossibles à éviter pour les correspondances). Il nous faut reconsidérer notre mesure d’occidentaux : 100km = 1h. Les bus opèrent plusieurs arrêts, subissent le trafic des nombreux poids lourds, ou tout simplement ralentissent le pas sur une route non asphaltée. Il y en a encore beaucoup aux Brésil, certaines localités ne sont accessibles que par des pistes de terres. Plusieurs projets du gouvernement ont tenté de les goudronner mais, la corruption étant tellement grande au Brésil que l’argent débloqué n’a jamais atteint le moindre kilomètre !  Pour les grandes distances, on savoure les joies des sièges inclinables dans les bus de nuits, rien de tel pour économiser des nuits d’hôtel et engloutir les kilomètres le temps d’un dodo. En ville, les lignes de bus inter-urbaines sont bien présentes, mais sont très mal signalées : aucun plan de ligne, aucun nom sur les arrêts et rien non plus dans le bus. Il faut donc demander aux usagers ou au conducteur de nous aider à monter dans le bon bus et surtout de descendre au bon endroit. L’avantage, c’est que ça pousse à la communication ! A noter que le service est « ruine » comme on dit ici, le ticket est pourtant cher (3₨ = 1€), la dernière augmentation de tarification est à l’origine des manifestations avant la Coupe du Monde ! Ensuite, pour sortir des villes et se retrouver dans la nature comme on aime le faire, c’est un peu au petit bonheur la chance : difficile de trouver les infos sur internet, les lignes ne sont pas opérationnelles tous les jours, ou parfois les bus partent à des horaires improbables (genre 4h20 !)

On a testé le métro de Rio, très chic (là aussi le ticket est cher…), où certaines rames sont réservées uniquement aux femmes, histoire d’éviter la proximité des heures de pointes. La ville de Salvador, elle, attend ses 2 lignes de métro depuis 12 ans ! Pour l’instant, seule une demi-ligne de 4 petits arrêts a été inaugurée pour la Coupe du Monde, bien insuffisante pour desservir les 700 km2 de la ville. Plusieurs enquêtes sont en cours pour savoir où est passé l’argent des travaux…

On s’est aussi essayé au stop, mais la générosité des Brésiliens s’étend difficilement sur le bitume (800km en 3 jours), la criminalité dans le pays gonfle la paranoïa des conducteurs. Seuls les camions et quelques courageux nous offre le voyage, contents de la compagnie qu’on leur apporte.

Il ne reste que peu de voies de chemin de fer au Brésil, le pays en comptait pourtant des centaines au moment de l’exploitation du café, de l’or et du diamant. Mais, avec l’arrivée de l’automobile, les pouvoirs publics ont bêtement abandonné le réseau ferroviaire au profit du développement routier. Les seuls rails à être encore exploités le sont pour des attractions touristiques : la traversée de la Mata Atlantica par exemple entre les villes de Morretes et Curitiba.

La marche reste l’ultime solution quand on veut se déplacer, on a par exemple longé un chemin sur 36 km entre Andarai et Lençois, alors que la route aurait été longue de 150 km… Le réseau routier est parfois étrange !

Les Etats les plus à l’ouest qui nous restent à découvrir paraissent très peu desservis et l’Amazonie demeure une destination où quasi aucune route ne se rend malgré une déforestation massive… On a donc hâte de prendre les bateaux-bus qui relient Belem à Manaus sur les flots de l’Amazone en 5 ou 6 jours selon le courant…

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