Wwoofing 2ième partie: Le Cerrado

Le Cerrado désigne le type de végétation présent dans le centre du Brésil, sur de grands plateaux s’alterne forêt, savane, et pâturages. Ce territoire, grand de près de 55 000 km2, a depuis un demi-siècle été « cédé » à l’élevage bovin puis aux cultures intensives de céréales et récemment aux plantations d’eucalyptus.

Le Brésil a lancé en 2010 une campagne pour tenter de préserver le Cerrado. L’urbanisation n’a fait que s’accroitre depuis la création de Brasilia, de même que les terrains agricoles. Pour compenser la déforestation massive, chaque propriétaire doit maintenant conserver 20% de forêt sur ses terres (contre 80% en Amazonie), enfin en théorie, puisque planter des eucalyptus peut compter dans cette part, alors que dans ces plantations ne subsistent aucune vie. L’Etat procède à un contrôle, malheureusement irrégulier, de l’utilisation des pesticides dans les cultures pour éviter de polluer tout le pays, car le Cerrado est le berceau des trois plus grands bassins hydrographiques d'Amérique du Sud. Dernier point de ce plan de préservation, la création d’une brigade de pompier intervenant sur les nombreux feux en période de sécheresse. Ces incendies font, à défaut, partie de la « culture » de la région, certains même pensent qu’ils sont salvateurs pour le sol et s’autorisent à les provoquer eux même. Il faudra certainement du temps au Cerrado pour changer les habitudes de ces habitants…

Notre deuxième cession de wwoofing eu lieu à Pirenopolis, à 2h de route de Brasilia, au Sitio Galéria de Murielle, française vivant à l’heure brésilienne depuis plus de 20 ans. Sa maison est à 12km de piste de la ville au cœur de la forêt. Le plus dur pour elle et ses enfants, n’a pas été de trouver une terre (les Brésiliens ont soif de vie à la ville et fuient largement le travail agricole) mais de l’apprivoiser pour la cultiver ! Il lui a fallu y rajouter des nutriments, replanter des arbres dits « natifs » du Brésil, cohabiter avec les milliards de fourmis, et se débarrasser de « de cette merde de brachiara » (dixit Murielle), herbe envahissante importée pour nourrir jadis les bovins. Le tout demande du temps, de la force et beaucoup de patience pour récolter le fruit de tant d’effort (certains arbres arriveront à maturité dans une dizaine d’années).

Nous voilà donc, avec pioche et bêche à aider notre hôte à récupérer sa terre nourricière. Les solutions sont parfois simples : diriger les sources d’eau pour irriguer les parcelles, y rajouter du sable puisé dans le lit de la rivière, glaner du purin dans la ferme voisine, recouvrir les sols de feuilles mortes, délacer et détruire les plantes parasites… Cette terre fut pour quelques jours la nôtre, dans laquelle on s’est investi et projeté. On s’extasie devant l’« Ipes » (arbre symbole du Brésil) qui ne fleurit que 48h, on s’inonde des cascades d’eau bienfaitrices, on guette les singes espiègles de la forêt et on s’immobilise quand passe un lézard géant…

Comments

[Erwan]

Salut vous deux!

très sympa de vous lire ici, vous semblez vivre une expérience passionnante, mon ordi est en rade donc je vous écris de celui de ma chérie lol,

à bientôt, bisous



Erwan (vannes)

[Jessy]

En voilà une bonne idée ! le tour du Brésil en brouette ;) Merci pour vos partages, c'est top ! Ce soir j'ai découvert Rodrigo Amarante, un chanteur trilingue guitariste brésilien qui pourrait vous plaire, je vous mets le lien

http://www.npr.org/event/music/342482837/rodrigo-amarante-tiny-desk-concert



bisous