Iguaçu

26 août 2014

Benoît voulait absolument voir les chutes d’Iguaçu. Nous voici donc à Foz de Iguaçu. La ville brésilienne la plus cosmopolite et le point de départ principal des excursions vers les chutes. Celles-ci forment une frontière naturelle entre le Brésil et l’Argentine. Nous optons pour la visite du coté argentin, admirablement vendue par l’employée de l’auberge de jeunesse, qui nous semble plus vaste à explorer…

A l’approche des chutes, le grondement commence à se faire entendre. Nous marchons sur de minces ponts de bois qui enjambent des dizaines de petits bras de rivière. Au détour d’un virage, deux petites chutes d’eaux s’offrent à nous, un peu plus loin, les visiteurs s’agglutinent sur une plateforme. On joue des coudes et voilà la première vue d’ensemble de ces gigantesques chutes : à gauche le coté brésilien et ses larges chutes massives qui en se fracassant sur la roche, dégagent un épais brouillard de gouttes d’eaux ; au centre, une île est coincé entre les cascades nous cachant une partie du panorama ; à droite, les fines chutes du coté argentin ne nous dévoilent pas encore leurs couleurs. A nos pieds, la tranquille rivière, qui s’est jetée de la falaise pour on ne sait quelle raison, s’est transformée en torrent qui emporte tout sur son passage. De grosses pierres impassibles longent la furie. De longs et difformes squelettes de ferrailles y sont étendus. La rivière dans un excès de colère s’est gonflée et a vomis les structures faîtes pour accueillir le flot de touriste. La nature sauvage ne se dompte pas. Elle n’en pouvait plus de tous ces gens qui venait scruter son intimité sans gêne. Contre son gré, nous décidons de continuer en espérant sa clémence. Nous zigzaguons entre les touristes qui étaient la veille au Machu Pichu et qui seront demain à Ushuaïa. Sur la plateforme, les séances photos se succèdent, entre deux têtes ou deux zooms, nous arrivons parfois à apercevoir les chutes, mais sans vraiment se sentir happer par la force de l’endroit.

Le parc abrite aussi des « ragoons » qui malgré leur apparence de marmotte sont prêtes à vous mordre pour un petit bout de pique-nique. Un gros rongeur qui s’est dit qu’il était plus facile de se nourrir des restes des touristes que de chasser. Il squatte donc les terrasses à l’affut de la moindre miette, de la moindre goutte, même de bière. Heureusement, les jaguars, qui eux sont plus discrets, les régulent…

Au bout de notre visite, des dizaines de chutes se succèdent en arc de cercle. Les couleurs sont superbes, le blanc des remous et des brouillards de gouttes nous éblouis, le vert des mousses entre deux cascades, le noir et le marron des rochers, le rouge très foncé de la terre, les arcs en ciel qui se chevauchent de cascades en cascades. Le spectacle est magnifique. Nous pouvons enfin ressentir intensément le spectacle de cette nature sauvage.

Nous admirons, nous photographions et nous repartons.