Quand on envisage de voyager pendant 4 mois au Brésil c’est aussi pour éviter de tomber dans le circuit touristique classique. Mission échouée en allant 3 jours à Bonito.

La ville, voisine du Pantanal, bénéficie de trois rivières d’eau turquoise, de quoi attirer des milliers de touristes toute l’année. A Bonito, on peut randonner le long des rivières et se baigner dans les luxuriantes cascades, visiter les lagons dormant au fond des grottes, faire de la plongée dans les nombreux lacs, ou admirer la vie aquatique des rivières avec masque et tuba. La carte postale est réussie à tous les coups ! Mais Bonito a une botte secrète pour ne pas dégrader ses cours d’eau, poules aux œufs d’or, elle pratique l’éco-tourisme. La ville, précurseur, tient sa réputation d’écolo au Brésil depuis plusieurs années, elle a même raflé le premier prix de l’écotourisme mondial en 2012 à Londres. Le concept est simple : protéger les sites et y réguler l’activité. Un organisme modère donc l’ardeur touristique et regroupe toutes les demandes de réservation pour que les quotas autorisés ne soient jamais dépassés. On ne peut rentrer sur les sites qu’avec un guide garant de la bonne tenue des marcheurs et des nageurs. Les prestations ont un prix certes, le plaisir est différent parce que encadré, mais l’expérience fonctionne économiquement.

Dans la pratique, nous pouvons témoigner que les eaux merveilleuses de la Rio do Prata ne sont accessibles que sur 7 km par des groupes de 9 personnes maximum entrant sur le site toutes les 30 min soit 162 personnes dans la journée. Pour les chanceux comme nous, l’exercice consiste alors à se laisser porter par le courant pour contempler le lit de la rivière et ses habitants. On ne pose jamais le pied au sol même si la déambulation fluviale est perturbée par une loutre, un caiman, ou pire un anaconda. Heureusement ce ne fut pas notre cas, Delphine étant déjà effrayée de traverser un banc de poisson… Elle réussit tout de même à contenir sa peur, lorsque nous retournant, nous aperçûmes un tapir qui prenait son bain paisiblement à une dizaine de mètre de nous. Instant fragile et intense d’une confrontation entre l’homme et cet animal d’ordinaire si difficile à observer. Chanceux. Preuve que la limitation de touristes sur le site ne perturbe que légèrement la vie animale. Se laisser dériver au fil d’une eau cristalline à 25°C nous donne parfois la sensation d’être un de ces de poissons que l’on peut admirer par centaines.

Bonito porte bien son nom, superbe dans sa traductuction française.

Bonito

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